Académie des beaux-arts Académie royale suédoise des Beaux-Arts Académie américaine des arts et des sciences Royal Academy Ligue de la patrie française Société des peintres orientalistes français
Mouvements
Art académique, orientalisme, néo-grec, mouvement néo-pompéien (d)
Membre de l'Académie des beaux-arts, il composa des scènes orientalistes, mythologiques, historiques et religieuses. À partir de 1878, il réalise des sculptures, la plupart polychromes, représentant des scènes de genre, des personnages ou des allégories.
Promu grand officier de la Légion d'honneur, Gérôme est distingué lors des différentes expositions universelles auxquelles il participe et fait figure de peintre officiel à la fin du XIXesiècle. Il devient professeur à l’École des beaux-arts durant près de quarante années, et forme plus de 2 000 élèves.
Considéré comme l'un des artistes français les plus célèbres de son temps, Jean-Léon Gérôme est l'un des principaux représentants de la peinture académique du Second Empire. Après avoir connu un succès et une notoriété considérables de son vivant, son hostilité violente vis-à-vis des avant-gardes, et principalement des impressionnistes, le fait tomber dans l'oubli après sa mort. Son œuvre est redécouverte à la fin du XXesiècle et connaît une postérité en devenant, entre autres, une source d'inspiration pour le cinéma[1].
Biographie
Jeunesse
La maison natale de Jean-Léon Gérôme, rue d'Alsace-Lorraine dans le quartier historique de Vesoul.Gérôme commença ses études au collège de Vesoul, qui, en hommage, porte son nom depuis 1907.
Jean-Léon Gérôme est né le au no9 de la rue du Centre (actuelle rue d'Alsace-Lorraine) à Vesoul, préfecture du département de la Haute-Saône[2]. Son père, Pierre Gérôme, est orfèvre et sa mère, Mélanie Vuillemot, est la fille d’un négociant. Ses parents sont tous deux âgés de 23 ans à sa naissance. Il étudie au collège de Vesoul, établissement scolaire qui prend son nom en 1907 (collège Gérôme), où il montre des talents naturels pour le dessin.
Il obtient le baccalauréat en 1840, puis va poursuivre ses études à Paris en 1841. Par la suite, il devient l’élève du peintre Paul Delaroche—qu’il accompagne en Italie quelques années plus tard— et suit des cours aux Beaux-Arts. En 1842, il expose à Vesoul ses premiers tableaux: Esquisse de bataille, Chiens savants, Moines au lutrin[3],[4].
Carrière de peintre
À son retour d'Italie, Gérôme se fait connaître au Salon de 1847 par son Jeunes Grecs faisant se battre des coqs (1846), toile qui déjà illustre son souci du détail authentique et pour laquelle il reçoit la médaille d'or. Il devient alors chef de file d'un nouveau courant, le mouvement néo-grec, qui compte également parmi ses membres les peintres Jean-Louis Hamon et Henri-Pierre Picou[5]. Puis il change de genre et expose La Vierge, L'Enfant Jésus et saint Jean, et comme pendants, Anacréon, Bacchus et l'Amour. Gérôme obtient en 1848 une deuxième médaille. Cette même année, il peint La République, déposée par la ville de Paris aux Lilas, où elle est conservée depuis 1922 à la mairie[6]. Il réalise ensuite: Bacchus et l'Amour ivres, Intérieur grec et Souvenir d'Italie (1851), Vue de Paestum (1852), Idylle (1853).
Gérôme effectue des excursions dans l'Empire ottoman, sur les bords du Danube en 1854 et en Égypte en 1857, tout en remplissant ses carnets de nombreux dessins. En 1855, il envoie à l'Exposition universelle Pifferaro, Gardeur de troupeaux, Concert russe et une grande toile représentant Le Siècle d'Auguste et la naissance de Jésus-Christ, acquise par le ministère d'État. Sa réputation augmente considérablement au Salon de 1857, où il expose sept tableaux d'un genre plus populaire, entre autres La Sortie du bal masqué et Le Duel de Pierrot.
En 1859, il envoie au Salon une Mort de César et deux petites compositions, pleines de détails érudits, l'une retraçant un détail de gladiateurs et intitulée Ave Cæsar, l'autre représentant Le Roi Candaule. En 1861, il fait paraître Phryné devant l'aréopage, Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie, Les Deux Augures.
Au même Salon, il envoie une scène orientale, Le Hache-paille égyptien, et Rembrandt faisant mordre une planche à l'eau-forte. Ses meilleures œuvres lui ont été inspirées par le courant orientaliste, sur la base de sujets égyptiens ou ottomans: Le Prisonnier et le Boucher turc (1861), La Prière, La Porte de la mosquée El-Hasanein au Caire (1866), Le Charmeur de serpent (1879), Le Marché d'esclaves, Le Marché ambulant au Caire et Promenade du harem[7].
Il peint souvent des scènes historiques telles que Louis XIV et Molière (1863), La Réception des ambassadeurs du Siam à Fontainebleau (1865), L'Exécution du maréchal Ney (1868), L'Éminence grise (1873), Réception du Grand Condé à Versailles (1878), scènes qui privilégient la théâtralisation de l'anecdote et le goût du détail par rapport aux tableaux d'histoire traditionnels[5]. Dès 1862, ses toiles connaissent une large diffusion, notamment due au fait qu'il épouse le Marie Goupil[8], la fille d'Adolphe Goupil, un éditeur et marchand d'art renommé[5], laquelle lui donne quatre filles: Suzanne (1863-1914), épouse du marchand d'art Étienne Boussod, Suzanne-Mélanie (1867-1941), épouse du peintre Aimé Morot, Juliette (1875-1907), épouse de l'éditeur Pierre Masson, Blanche-Valentine (1878-1918), et un fils, Jean Gérôme (1864-1891)[9].
En 1888 il est membre du jury, dans la section «Dessins», de la troisième Exposition internationale de blanc et noir, en compagnie de Louis Français, Henri Pille, et Auguste Allongé[10]
Carrière de sculpteur
Jean-Léon Gérôme dans son atelier vers 1885-1890.Monument au duc d'Aumale (1899), Chantilly.
Gérôme arrive tardivement à la sculpture. Il commence sa carrière officielle de sculpteur à l'Exposition universelle de 1878 avec son groupe Les Gladiateurs, inspiré du groupe central de son tableau Pollice verso (1872), premier exemple des allers-retours permanents entre son œuvre peint et sculpté[5]. Suivent ses groupes Anacréon, Bacchus et l'Amour, et ses statues d’Omphale (1887) et de Bellone (1892) (cette sculpture polychrome en ivoire, métal et pierres précieuses, est exposée à l'Académie Royale de Londres et attira beaucoup l'attention), Tanagra. La polychromie est une caractéristique technique de ses sculptures. Gérôme parvient à ses fins soit en variant les matériaux comme dans son Bellone, soit en peignant directement la pierre à l'aide d'une cire teintée (Sarah Bernhardt, 1894-1901). Il entreprend aussi une série de sculptures de conquérants, travaillées dans l'or, l'argent et les gemmes: Bonaparte entrant au Caire (1897), Tamerlan (1898) et Frédéric le Grand (1899). C'est également à Gérôme que l'on doit le Monument au duc d'Aumale (1899) qui se trouve devant les grandes écuries à Chantilly. Il est l'auteur de L'Aigle blessé, monument érigé à Waterloo, à l'emplacement du dernier carré, deux ans après sa mort.
Gérôme s'est souvent représenté dans ses propres tableaux en train de sculpter (Le Travail du marbre, 1895, Autoportrait peignant la Joueuse de boule, 1901-1902). Il existe également un certain nombre de photographies où il se met en scène devant ses propres œuvres[11].
En 1864, il devient professeur de peinture à l'École des beaux-arts de Paris. Il y enseigne avec Alexandre Cabanel et Isidore Pils. Le dessin constitue la base de son enseignement [12].
Mort
Tombe de Jean-Léon Gérôme, Paris, cimetière de Montmartre (division 18).
Gérôme meurt le dans son atelier et domicile, au 65 boulevard de Clichy dans le 9earrondissement de Paris[13] et est inhumé au cimetière de Montmartre (18edivision)[14].
Il était le beau-père du peintre Aimé Morot (1850-1913).
Succès
Gérôme connaît un large succès de son vivant, si bien qu'il a son buste dans la cour de l'Institut de France. Pourtant, à la fin de sa vie, sa farouche hostilité envers les impressionnistes, qu'il considérait comme «le déshonneur de l'art français[15]», contribue au déclin de sa popularité, notamment en France, connaissant en cela le sort réservé par les tenants du modernisme aux artistes représentatifs de l'académisme.
De nombreux musées conservent ses œuvres aux États-Unis, car des collectionneurs américains l'achetèrent de son vivant. Son influence a été déterminante dans l'esthétique des peplums du cinéma italien du début du XXesiècle et des superproductions hollywoodiennes des XXeetXXIesiècle[16].
Expositions monographiques
Un universitaire américain, Gerald Ackermann, a établi le catalogue de ses œuvres et organisé la première exposition à lui être consacrée, en 1981, à Vesoul, sa ville natale[17]. En conséquence, un grand nombre de ses œuvres sont visibles au musée Georges-Garret de Vesoul, et la municipalité donna son nom à un de ses collèges.
En 2000, Hélène Lafont-Couturier a organisé une exposition ayant pour thème Jean-Léon Gérôme et son marchand de tableaux, Adolphe Goupil, à Bordeaux, New York et Pittsburgh.
Une importante rétrospective lui a été consacrée à Paris au musée d'Orsay en 2010[18].
Intérieur grec, 1848, huile sur toile, 155 × 210 cm[29]
La Nuit, vers 1850, huile sur toile, 76,5 × 46 cm[30].
Henri II, roi de France, vers 1846, huile sur toile, 220,1 × 143 cm[31].
Portrait de la baronne Nathaniel de Rothschild, 1866, huile sur toile, 49,6 × 35,8 cm[32].
Deux Paysannes italiennes et un enfant dit aussi Souvenir d'Italie, 1849, huile sur toile, 88,3 × 67,9 cm[33].
Frise destinée à être reproduite sur un vase commémoratif de l'exposition universelle de Londres en 1851, dit aussi Les Quatre parties du monde présentant leurs productions à la première exposition internationale de Londres en 1851, 1852, huile sur toile, 55 × 310 cm[34].
Jérusalem ou Golgotha Consummatum est, 1867, huile sur toile, 82 × 144 cm[35]
Réception du Grand Condé par Louis XIV, 1878, huile sur toile, 96,5 × 139,7 cm[36].
Rouen, musée des beaux-arts: Pierre et Jean Gérôme, père et fils de l'artiste, sur le seuil de sa maison de campagne, vers 1866, huile sur bois, 26,8 × 21 cm[38].
Tarbes, musée Massey: L'Idylle, l'innocence, dit aussi Daphnis et Chloë, 1852, huile sur toile, 252 × 156 cm[38].
Toulouse, musée des Augustins: Anacréon, Bacchus et l'Amour, 1848, huile sur toile, 136 × 211 cm.
Versailles, château de Versailles: Réception des ambassadeurs siamois par Napoléon III à Fontainebleau le , 1864, huile sur toile, 128 × 260 cm.
Le Mur de Salomon, dit aussi Le Mur des Lamentations (1880), Musée d'Israël.
Hommages
Plaque commémorative sur sa maison natale à Vesoul.
Une plaque commémorative a été apposée en son hommage sur la maison natale de Jean-Léon Gérôme à Vesoul.
Citations
«Je crois que je mérite d’être un peu tranquille, j’ai eu quarante-cinq visites et sur quarante-cinq, il y en a eu quarante-deux qui ont parlé du tableau de Gérôme!» (Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1919, p.78)
«Gérôme peint pour être reproduit[74].» (Émile Zola)
En 1902, Pathé a sorti un film du même nom qu'un des tableaux de Jean-Léon Gérôme (Un duel après le bal), qui se présente comme une reconstitution des actions qui se déroulent avant et après la scène du tableau[1].
Il est fait référence à l'artiste dans la série télévisée Arrow (saison 7, épisode 5) ainsi qu'à son oeuvre Dante (Il a vu l'Enfer), 1864.
Notes et références
Valentine Robert, «La part picturale du tableau-style», Indiana University Press, , p. 17 (lire en ligne).
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), L'histoire en spectacle, musée d'Orsay, [dépliant de l'exposition du 19 octobre 2010 au 23 janvier 2011].
«Le tableau de la mairie des Lilas au musée d'Orsay», Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, 7 octobre 2010.
«L'usage de la photographie, avec l'aide du sculpteur Auguste Bartholdi, lors du premier voyage en Égypte en 1865, puis de son beau-frère Albert Goupil en 1868, vient donner un sens particulier de l'exactitude, derrière lequel il masque subterfuges et anachronismes, en prenant bien des libertés avec les contexte chronologique et géographique.» (Dépliant de l'exposition Jean-Léon Gérôme (1824-1904), L'histoire en spectacle, musée d'Orsay, du 19 octobre 2010 au 23 janvier 2011.)
Archives de Paris en ligne, Paris 9e, acte de mariage V4E 992, vue 224/31, acte 41.
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), l'histoire en spectacle, Laurence des Cars, Dominique de Font-Réaulx, Edouard Papet, Éditions Musée d'Orsay et Skira-Flammarion , 2010, (ISBN9782081241862).
(en) «Moorish Bath», sur Rhode Island Museum (consulté le )
Roger Benjamin (dir.), Orientalism, Delacroix to Klee, éd. Art Gallery of New South Wales, (1997), 2001 (ISBN9780731313440). Une page, en anglais, y est consacrée à chacune des œuvres référencées.
Dossier de l'art no6, p.37, courtesy of Libby Howie.
Un tableau avec un titre identique est exposé au Chrysler Museum of Art, Norfolk, Virginie, USA. Le , il est mis aux enchères chez Artcurial (estimation: 800 000-1 200 000 Euros) mais est resté invendu. Le tableau est conservé dans la famille de l'artiste par descendance[réf.nécessaire].
Gerald Ackerman, La Vie et l’œuvre de Jean-Léon Gérôme, ACR Édition, collection «Les orientalistes», 2000 (ISBN978-2-86770-137-5).
Gerald Ackerman, Jean-Léon Gérôme - Monographie révisée - Catalogue raisonné mis à jour, ACR Éditions, 1986, 1992, 2000 (ISBN978-2-86770-137-5), (OCLC 883592725), 420 p.
Gilles Cugnier, Gerald Ackerman, Jean-Léon Gérôme, 1824-1904: peintre, sculpteur et graveur, ses œuvres conservées dans les collections françaises publiques et privées, catalogue exposition, Musée Georges-Garret, Vesoul, 1981.
Laurence des Cars, Dominique de Font-Réaulx, Edouard Papet, Jean-Léon Gérôme (1824-1904), l'histoire en spectacle, Éditions Musée d'Orsay et Skira-Flammarion , 2010, (ISBN978-2-08124-186-2).
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